RÉSUMÉS ET BIOGRAPHIES

ABSTRACTS AND BIOGRAPHIES

 

May 29 Mai, Maison de la culture Côte-des-Neiges - 5290 Chemin de la Côte-des-Neiges, Amphithéâtre


15h30 : Table ronde – Art, publics et pratiques numériques | Roundtable -- Art, Publics and Digital Practices

Animation : Laurent Vernet, Lune Rouge

« La photographie relocalisée comme contre-monument »

Olivier Asselin, Université de Montréal

Résumé : Le téléphone intelligent, doté d'une caméra, d'Internet et de technologies de suivi de mouvement permet de géolocaliser les données - et les photographies - en temps réel, selon la position de l'usager. Il est au centre de relations entre le web et le territoire, la banque de données et les objets du monde, les réseaux virtuels et les communautés de proximité, la navigation et la mobilité. Les images captées dans l'espace physique sont relocalisées sur le web ; inversement, les images qui circulent sur le web sont relocalisées dans l'espace physique. La communication examinera une modalité de cette relocalisation, croisant l'indice et l'index, le ça-a-été de la photographie et le c'est-ici de la flèche, en un ça-a-été-ici, renouant, en la déplaçant, avec la logique du monument, à travers des applications de réalité augmentée mobile qui réintroduisent dans l'espace public des images d'un passé oublié par la mémoire officielle.

Bio : Professeur au Département d'Histoire de l'art et d'études cinématographiques de l'Université de Montréal, Olivier Asselin a une pratique en recherche, ainsi qu'en recherche-création. Sur le plan de la recherche savante, dans le groupe de recherche interuniversitaire MediaTopias, il a travaillé sur les usages des plates-formes mobiles---et notamment des systèmes de localisation et de cartographie en temps réel et des applications de réalité augmentée---dans l'art contemporain, le cinéma élargi et les arts médiatiques. Cette réflexion le mène à revisiter les théories du récit et les théories de l'espace, mais aussi l'histoire de la localisation des images et des pratiques in situ---dans leur rapport aux institutions, à l'espace public et à « ce qui est public ». Ses projets sont l'occasion de revisiter l'histoire des sciences et des technologies de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle et de développer des récits alternatifs ou uchroniques.

____

« Relocated photography as counter-monument »

Olivier Asselin, Université de Montréal

Summary: Smartphones with integrated cameras, internet access and motion tracking technologies allow users to geotag data – and photographs – in real time, depending on the position of the user. They are at the center of relations between web and territory, databases and world objects, virtual networks and local communities, navigation and mobility. The images captured within a physical space are relocated to the web; conversely, the images that circulate on the web are relocated to a physical space. This presentation will examine a modality of this relocation, crossing the past tense dimension of photography with the present tense dimension of the mouse click in a present-relocated past which reconnects, by moving it, with the logic of the monument, through applications of mobile augmented reality that reintroduce images forgotten by the official memory into the public space.

Bio: Professor in the Department of Art History and Film Studies at Université de Montréal, Olivier Asselin has a practice in research and in research-creation. As for academic research, he has worked, within the inter-university research group MediaTopias, on the uses of mobile platforms – especially of location tracking systems, real time mapping and applications of augmented reality – in contemporary art, expanded cinema and media arts. This reflection pushes him to revisit theories of narratives and space, as well as revisit the history of images tracking and in situ practices – in their relation to institutions, public space and to the notion of « what is public ». His projects provide an opportunity to revisit end of 19th century and beginning of 20th century technological sciences history in order to develop alternative or uchronic narratives.



« Public Studio : Responsabilité publique – l’importance du site »

Public Studio: Elle Flanders & Tamira Sawatzky, artistes, Toronto 

Résumé : Public Studio a été fondé avec l’intention d’explorer d’une part les antagonismes qui ont lieu dans et autour de l’espace public, comme sa disparition et ses instabilités, et d’autre part les effets de la mondialisation sur notre paysage quotidien. Le point de départ des œuvres de Public Studio est une image qui est formée, et informée, spatialement. Leurs photographies et installations filmiques immersives considèrent la relation entre l’éthique et l’esthétique à travers le paysage. Le jugement esthétique est au centre de leur travail. Public Studio est également préoccupé non seulement par la manière de « créer du sens », mais aussi par la façon de rendre ce sens important. Public Studio discutera de ses plus récentes œuvres.

Bio : Public Studio est un collectif d'artistes composé de la cinéaste Elle Flanders et de l'architecte Tamira Sawatzky. Public Studio crée des œuvres d'art public à grande échelle et des installations immersives utilisant le numérique sous diverses formes. Fondée sur les implications personnelles, sociales et politiques du paysage, la pratique multidisciplinaire de Public Studio aborde les thèmes de la dissidence politique, de la guerre et de la militarisation, de l'écologie et de l'urbanisation, à travers l'activation des sites. Public Studio travaille souvent en collaboration avec d'autres artistes. Elle Flanders a complété son doctorat en arts visuels à la York University et a été guidée par des artistes réputées, notamment Mary Kelly et Martha Rosler. Tamira Sawatzky est architecte de formation, ayant travaillé pour la firme MJMA à Toronto et a conçu des projets communautaires de grande envergure. Sawatzky collabore avec Elle Flanders depuis 2009, où sa formation contribue au développement d'installations immersives et d'expositions multiformes.

____

« Public Studio: Public Responsibility - Why Site Matters »

Public Studio: Elle Flanders & Tamira Sawatzky, artists, Toronto

Summary: Public Studio was founded with the intent of exploring antagonisms that occur in and around public space and its disappearance, current instabilities; and the effects of globalization on our everyday landscapes. The point of departure for Public Studio artworks is an image that is often formed and informed spatially. Their photographs and immersive film installations consider the relationship between ethics and aesthetics through landscape. Central to their work is the role of aesthetic judgment and not just how to "make meaning," but how to "make meaning matter." Public Studio will discuss their most recent works.

Bio : Public Studio is the collective art practice of filmmaker Elle Flanders and architect Tamira Sawatzky. Public Studio creates large-scale public art works, lens-based works, films, and immersive installations. Grounded in the personal, social, and political implications of landscape, Public Studio’s multidisciplinary practice engages themes of political dissent, war and militarization, and ecology and urbanization, through the activation of site. Public Studio often works in collaboration with other artists. Elle Flanders completed her PhD in visual arts at York University and has mentored with some of the art world’s most notable artists, including Mary Kelly and Martha Rosler. Tamira Sawatzky is an architect by training, having worked for the firm MJMA in Toronto designing large-scale, community-based projects. Sawatzky began a collaborative art practice with Elle Flanders in 2009, bringing a spatial focus that contributes to the development of immersive installations and multifaceted exhibitions.


« FLUX, FLEX, FLOW - Paramètres d'une pratique cinégraphique dans l'espace public »

Jean Dubois, artiste, Université du Québec à Montréal

Résumé : Jean Dubois abordera trois critères artistiques qui ont guidé sa pratique de l'image numérique dans l'espace public en analysant les conditions de création et de diffusion de quelques installations cinégraphiques réalisées entre 2006 et 2017. Il sera question, entre autres, de projets conçus pour des lieux de passage spécifiques tels que Radicaux libres (2006) dans le grand escalier de la Bibliothèque et Archives nationales du Québec à Montréal et Le Circuit de Bachelard (2014) dans un couloir souterrain de l'École de technologie supérieure de Montréal. On y examine également les adaptations d'œuvres variables dans les cas de Tourmente (2015-2017) et d'À portée de souffle (2008-2014) présentées sur différents dispositifs écraniques et contextes urbains notamment à Montréal, Melbourne, Incheon, Toronto, Auckland, New York, Sherbrooke et Québec.

Bio : Jean Dubois est professeur à l'École des arts visuels et médiatiques de l'Université du Québec à Montréal. Sa pratique et ses recherches artistiques zigzaguent entre dispositifs numériques, structures aléatoires, reflets intersubjectifs, imagerie textuelle et approches in situ. Ses réalisations se structurent, à partir de la localisation matérielle, de significations implicites et de la déclinaison potentielle de l'œuvre d'art. Il est particulièrement préoccupé par l'expérience corporelle et multisensorielle du spectateur qu'il met en scène par la posture, le toucher ou le souffle afin de produire, notamment, une intimité amplifiée. Il aborde aussi l'art dans la sphère publique avec des installations médiatiques se présentant sous la forme de monuments instables dont la forme est généralement aléatoire et interactive.

____

 « FLUX, FLEX, FLOW – Parameters of a cinegraphic practice in the public space »

Jean Dubois, artist, Université du Québec à Montréal  

Summary: Jean Dubois will address three criteria that have guided his practice relating to digital images in the public space by analysing the creation and dissemination conditions of a few cinegraphic installations created between 2006 and 2017. Will be discussed, amongst others, projects conceived for spaces meant for public passage such as Radicaux libres (2006) in the grand staircase of Bibliothèque et Archives nationales du Québec in Montreal and Le Circuit de Bachelard (2014), in an underground passageway of the École de technologie supérieure de Montréal. Will also be discussed adaptations of works such as Tourmente (2015-2017) and À portée de souffle (2008-2014), both presented on different screen devices and in different urban contexts, in Montréal, Melbourne, Incheon, Toronto, Auckland, New York, Sherbrooke and Québec.

Bio: Jean Dubois is a professor at the School of Visual and Media Arts of the Université du Québec à Montréal. The subjects of his artistic practice and research range from digital devices, random structures, intersubjective reflections, textual imagery and in situ approaches. His creations structure themselves from the material location, from implicit significations and from the potential decay of the work of art. He is especially preoccupied with corporal and multisensual experiences which he stages through body posture, touch and breath in order to produce an amplified intimacy. He also addresses art in the public sphere with media installations displaying unstable monuments of random and interactive forms.


 « Une œuvre de réalité virtuelle peut-elle constituer un espace public? »

Christine Ross, McGill University

Résumé : Cette communication présentera une analyse de cas : Carne y Arena (2017) de Alejandro González Iñárritu, une installation où le spectateur est appelé à partager l'espace de migrants tentant de traverser la frontière mexicano-américaine. Bien que l'expérience de la réalité virtuelle soit privée, elle prend la forme d'un lieu partagé. Ce partage de lieu est à même de redéfinir ce que nous entendons par « art public » (comme « l'ensemble des œuvres d'art situées dans des lieux d'accès public, extérieurs ou intérieurs » -- définition proposée par le Bureau d'art public de Montréal). La publicité se décline ici en termes d'assemblée politique, d'interdépendance, de coexistence et même de conscience planétaire. Le cœur de cette présentation sera voué à la définition de ces termes.

Bio : Christine Ross est historienne de l'art et professeure titulaire de la Chaire James McGill en histoire de l'art contemporain au Departement of Art History and Communication Studies de l'Université McGill. Ses recherches portent sur les arts médiatiques contemporain, la vision et la visualité, les transformations des spectateurs en art contemporain, l'art et les médias relationnels, les redéfinitions artistiques de la sphère publique et les reconfigurations du temps et de la temporalité dans les pratiques récentes en art médiatique. Elle a participé à l'ouvrage The Participatory Condition in the Digital Age (2016) et Precarious Visualities: New Perspectives on Identification in Contemporary Art and Visual Culture (2008). Elle est également l'auteure de The Past is the Present; It's the Future too: The Temporal Turn in Contemporary Art (2012). Depuis 2005, elle est la chercheuse principale du groupe de recherche MediaTopia, financé par le FRQSC.

____

« Can a virtual reality work of art constitute a public space? »

Christine Ross, McGill University 

Summary: This communication will present a case study: Carne y Arena (2017) by Alejandro González Iñárritu, an installation in which the viewer is invited to share the space of migrants trying to cross the Mexican American border. Even though the experience of virtual reality is private, it takes the form of a shared space. This sharing of space is qualified to redefine what we understand as "public art" (meaning, "all works of art in public spaces, whether outdoors or indoors" -- definition suggested by the Bureau d'art public of Montréal). The public aspect can be understood here in terms of political assembly, interdependency, coexistence and even planetary consciousness. The core of this presentation will be dedicated to the definition of those terms.

Bio: Christine Ross is an art historian and professor of the James McGill Chair in Contemporary Art History in the Department of Art History and Communication Studies at McGill University. Her areas of research include contemporary media arts; vision and visuality; transformations of spectatorship in contemporary art; participatory media and art; artistic redefinitions of the public sphere; and reconfigurations of time and temporality in recent media art practices. She contributed to The Participatory Condition in the Digital Age (2016) and Precarious Visualities: New Perspectives on Identification in Contemporary Art and Visual Culture (2008). She is also the author of The Past is the Present; It's the Future too: The Temporal Turn in Contemporary Art (2012). Since 2005, she has been the principal investigator responsible for the FQRSC-funded research group, MediaTopia.


 Présentation de l’application MONA pour la découverte de l’art public montréalais

Lena Krause, Université de Montréal

Résumé : L’application mobile MONA combine culture et technologie pour offrir une expérience ludique et interactive des œuvres d’art public de Montréal. Entre jeu de piste et médiation culturelle, l'application transforme ses utilisateur·trice·s en collectionneur·se·s d'art public. La ville devient un terrain de jeu. Chaque quartier se métamorphose lorsque l'attention est portée sur les œuvres d'art qu'il abrite.

À l'occasion de ce lancement, nous révèlerons les fonctionnalités de MONA ainsi que le parcours qui a mené à sa réalisation. Le travail a été effectué dans un contexte universitaire, au sein du groupe de recherche art et site, et en collaboration avec des étudiant·e·s de plusieurs départements et facultés de l'Université de Montréal. Il s'agira de présenter la philosophie de ce projet développé dans un esprit collaboratif, libre et open source.

Bio : Lena Krause est candidate à la maîtrise en histoire de l'art à l'Université de Montréal. Elle a complété un baccalauréat en histoire de l'art et en informatique pour les sciences humaines à l'Université de Genève. Membre de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques de Marcello Vitali-Rosati, ses recherches s'articulent autour de l'histoire de l'art numérique et de l'usage de la visualisation interactive en recherche. Son mémoire, sous la direction d'Emmanuel Château-Dutier, a pour projet de créer un atlas numérique de l'architecture publique en France (1795 - 1840). Elle s'intéresse également aux opportunités de médiation et d'appropriation offertes par le numérique. Sous son initiative est né un projet collaboratif de développement d'une application mobile invitant à découvrir l'art public de la Ville de Montréal.

____ 

Presentation of the application MONA for the discovery of Montreal’s public art

Lena Krause, Université de Montréal

Summary: The mobile application MONA combines culture with technology to offer a playful and interactive experience of Montreal’s public works of art. Between treasure hunt and cultural mediation, the app transforms its users into public art collectors. The city becomes a playground. Each district morphs itself into something new when the attention is put on the works of art it shelters.

On the occasion of this launch, we will reveal the features of MONA as well as the process that led to its realization. The app was conceived in an academic context within the Art et Site research group and in collaboration with many students from different faculties and departments of the Université de Montréal. The presentation will address the philosophy of this project, developed in a collaborative and open source spirit.

Bio: Lena Krause is a master’s candidate in art history at Université de Montréal. She has previously completed a B.A. in art history and computer science for social sciences at Université de Genève. Member of the Canada Research Chair on Digital Textualities held by Marcello Vitali-Rosati, her research concerns digital art history and the use of interactive visualization for academic purposes. For her master’s thesis, directed by Emmanuel Château-Dutier, she plans on creating a digital atlas of French public architecture (1795 - 1840). She is also interested in the mediation and appropriation opportunities presented by the digital dimension. As such, she is currently leading a collaborative project that develops a mobile application inviting the discovery of Montreal's public art.