RÉSUMÉS ET BIOGRAPHIES
ABSTRACTS AND BIOGRAPHIES
May 30 Mai, Carrefour des arts et des sciences, Université de Montréal - Pavillon Lionel-Groulx, 3150, rue Jean-Brillant, Salle C-3061
10h15 – 12h : Emplacement – déplacement | Place – Displacement
Animation : Christelle Proulx, Université de Montréal
« Ouvrir le lieu : Yucatan Mirror Displacements de Robert Smithson »
Stephane Gaulin-Brown, designer architectural, artiste
Résumé : Le développement du land art vers la fin des années 60 et le début des années 70 a accru le souci de la reproduction photographique de l’art et sa relation avec le lieu. Partiellement motivé par un désir d’échapper au narcissisme du paradigme studio/galerie, le land art opère grâce au paysage de régions éloignées. Ceci a pourtant fait place au défi de partager l’œuvre à distance avec un auditoire qui réside majoritairement en milieu urbain. Bien que plusieurs artistes aient reproduit et partagé le land art à travers la photographie, Robert Smithson était conscient que cette pratique participait à l’objectification de l’œuvre d’art, ce que le déplacement du studio/galerie vers le paysage tentait d’adresser. Tout en reconnaissant la valeur et en effet, la nécessité de la photographie pour le partage de ces nouvelles explorations, Smithson a également reconnu ses limites, et a réimaginé la question de la photographie comme étant fondamentale à l’œuvre elle-même. Dans sa série Yucatan Mirror Displacements, Smithson a tenté de représenter l’expérience phénoménologique du lieu non-objectif à travers la photographie et l’écriture. Smithson aurait veillé à éviter de produire un autre objet qui contribuerait au dualisme objet-sujet du modernisme. J’argumente plutôt qu’il essaie de sauver ce phénomène. La photographie est pour Smithson une partie importante de l’expérience actuelle du lieu et non pas seulement un autre moyen de reproduction. Je démontrerai que, pour Smithson, le rôle du photographe dans la formation d’une relation au lieu est de déconstruire le regard objectif moderne, personnifié par l’appareil photographique lui-même, et de bénéficier des moyens de distribution de l’image afin de transmettre une perspective émergente ou latente de notre existence dans le monde qui est multimodale et participative.
Bio : Stephane Gaulin-Brown est designer architectural, chercheur indépendant et artiste. En 2017, il a complété son mémoire de maîtrise à l’Université McGill avec l’historien et théoricien de l’architecture Alberto Perez-Gomez. Son mémoire examinait le land art à l’aide d’une compréhension historique de l’espace. Le but de son travail était d’élucider les nouvelles pratiques de construction contextuelle des architectes. Depuis la complétion de sa recherche, Gaulin-Brown a exploré les sujets reliés à notre compréhension implicite de l’espace, à travers à la fois la recherche et l’art.
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« Opening Place: Robert Smithson’s Yucatan Mirror Displacements »
Stephane Gaulin-Brown, architectural designer, artist
Summary: The development of land art in the late 60’s and early 70’s instigated a heightened concern towards the photographic reproduction of art and its relationship to place. Partially motivated by a desire to escape the narcissism of the studio/gallery paradigm, land art operated in and with remote areas of the landscape. This however gave rise to the challenge of sharing the work remotely with an audience that resided mostly in urban centres. Although many artists reproduced and shared land art through photography, Robert Smithson was aware that this practice furthered the objectification of the work of art, which the move out of the studio/gallery had implicitly attempted to address. While recognizing the value and indeed the necessity of photography to share this new exploration, Smithson also acknowledged its limits, and reimagined instead the conundrum of the photograph as fundamental to the work itself. In his Yucatan Mirror displacement series Smithson attempted to represent the phenomenological experience of non-objective place through photography and the written word. Smithson was careful not to produce another object to further Modernism’s subject-object dualism. Instead, I argue, he attempts to save the phenomena. The photograph is for Smithson an important part of the present general experience of place, and not just another means of reproduction. I will show that for Smithson the photograph’s role in shaping our relationship to place is to share a breakdown in the Modern objective gaze, personified in the photographic apparatus itself, and to benefit from the image’s means of distribution to convey as broadly as possible, an emerging, or latent, perspective of being-in-the-world which is multi-modal and participative.
Bio: Stephane Gaulin-Brown is a practicing architectural designer, independent scholar, and artist. In 2017 he completed his master’s thesis at McGill University with architectural historian and theoretician Alberto Perez-Gomez. His thesis examined the Land Art through the lens of a historical understanding of space. The aim of this work was to elucidate new practices for architects building contextually. Since completing this research Stephane has been exploring topics related to our implicit understanding of space, both through research and art.
« University Square : espace littéral et virtuel dans l’art post-communiste roumain »
Mechtild Widrich, School of the Art Institute of Chicago
Résumé : Cette présentation aborde un espace public surchargé : University Square à Bucarest, où, en 1991, des manifestations pro-démocratiques ont été violemment cassées par des mineurs manipulés par le gouvernement — un moment fondateur pour la Roumanie post-communiste et pour ses artistes. Dans des œuvres comme History/Hysteria (2007), de Dan Perjovschi, une reconstitution symbolique de la violence dans laquelle deux individus silencieux se font face, et Rag Monument (1992), d’Ana Lupaș, dans le cadre de laquelle le square a été rempli avec des morceaux de textile, le trauma politique et culturel a été canalisé de façon surprenante, survivant en photographie analogue et numérique et dans une sphère publique où l’interactivité agressive est autant un obstacle qu’un facilitateur de débat. Une réflexion sur le silence délibéré et sur l’écriture à l’extérieur de slogans, sur des murs de galerie et sur le web, de Lupaș et de Perjovschi nous permettra d’examiner l’interrelation de l’espace physique — les sites d’assemblée (espace littéral) — avec les nombreuses couches d’espace virtuel, allant des publications numériques et imprimées aux rumeurs, aux réseaux d’artistes et à la propagande officielle. Il semblerait que les artistes roumains (et d’autres) avaient une pratique historique, avant l’avènement des médias électroniques, d’utilisation de technologies d’images et de modes indirects de communication pour se joindre entre eux et pour atteindre toutes sortes d’auditoires. La présentation conclura avec un voyage dans le passé et une étude des stratégies, de l’art postal et films maison à la photographie architecturale illicite, à travers lesquelles les artistes roumains se sont confrontés à la transformation de la capitale dans les derniers jours du communisme.
Bio : Mechtild Widrich est professeure adjointe au département d'Histoire de l'art, théorie et critique à la School of the Art Institute of Chicago. Elle a reçu son M.Phil. en Histoire de l'art de l'Université de Vienne et un PhD en Histoire, théorie et critique du département d'architecture du MIT. Ses recherches portent sur l'intersection entre art et architecture, sur l'art et l'espace public et sur la géographie de l'art global et ses conditions de médiation. Son livre Performative Monuments. The Rematerialisation of Public Art est sorti aux Manchester University Press en 2014. Widrich a publié de nombreux articles et est co-directrice de Participation in Art and Architecture (I.B. Tauris, 2015) et Ugliness. The Non-Beautiful in Art and Architecture (I.B. Tauris 2014). Elle travaille actuellement sur le concept de "site specificity" et les médias sociaux, ainsi que sur la construction des auditoires dans le monde de l'art global.
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« University Square: Literal and Virtual Space in Romanian Postcommunist Art »
Mechtild Widrich, School of the Art Institute of Chicago
Summary: This talk focuses on a highly charged public place: University Square in Bucharest, where in 1991 pro-democratic demonstrations were violently broken up by government-manipulated miners—a foundational moment for the post-communist Romania and its artists. In works like Dan Perjovschi’s History/Hysteria (2007), a symbolic reenactment of the violence in which two silent individuals face off, and Ana Lupaș’s Rag Monument (1992), which filled the square with pieces of cloth, the political and cultural trauma was channeled in unexpected ways, surviving in analog and digital photography and a public sphere where aggressive interactivity is as much an obstacle as an enabler of debate. A reflection on the often deliberately wordless art of Lupaș and Perjovschi’s outspoken slogan-drawings outside, on gallery walls, and on the web, will allow us to examine the interrelation of physical space— the literal sites of political assembly—and the several layers of virtual space, from digital and print publication to rumors, artist networks and official propaganda. It turns out that Romanian (and other) artists have had long practice, before the coming of electronic media, in using imaging technologies and indirect modes of communication to reach each other, and whatever other audiences they could reach. The talk will thus conclude with a voyage to the past, and the strategies, from mail art and home movies to (illicit) architectural photography, through which Romanian artists confronted the transformation of the capital in the late days of communism.
Bio: Mechtild Widrich is an assistant professor in Art History, Theory and Criticism at the School of the Art Institute of Chicago. She received her M.Phil. in Art History at the University of Vienna and her PhD in History, theory and criticism at the MIT Department of Architecture. Her research concerns the intersection of contemporary art and architecture, of art and public space and global art geographies and their conditions of mediation. Her book Performative Monuments. The Rematerialisation of Public Art was published by Manchester University Press in 2014. Widrich also published multiple articles and was the co-editor of Participation in Art and Architecture (I.B. Tauris, 2015) and Ugliness. The Non-Beautiful in Art and Architecture (I.B. Tauris 2014). She currently works on the concept of "site specificity" and social media, as well as on the construction of audiences in the global art world.
« "Faire collectif" : l’identité visuelle du Général Instin »
Servanne Monjour, Université McGill
Résumé : Dans cette communication, j'aimerais interroger la notion de « cascade d'images » à travers le prisme des sociabilités numériques, et plus particulièrement celui des mouvements collectifs en art contemporain. Par sa dimension proprement hypertextuelle, le web encourage la mise en réseau des individus et marque en effet le retour en force de véritables collectifs parmi lesquels beaucoup ont choisi de s'incarner en une figure auctoriale unique et singulière : on citera, entre autres (et toutes « disciplines » confondues), l’organisation féministe et artistique des Guerilla Girls, les collectifs d'écrivains Luther Blissett et Wu-Ming, et le philosophe Pédauque. Cette fusion du collectif en un seul nom, une seule voix, mais aussi un seul visage, se veut à la fois ludique et politique : elle n'est pas sans rappeler d'ailleurs la stratégie de la communauté de hackers Anonymous, et s’inscrit directement dans ce que l’on reconnaîtra comme une utopie du collectif à l’ère numérique (Spiro 2012), caractérisée par des modèles de partage (comme les communs) et par un fort activisme. Ma communication vise à interroger cette utopie et ses stratégies d'action, à travers l'étude de l'identité visuelle mise en place par ces collectifs. Je me pencherai plus précisément sur un cas d'étude francophone : le projet Général Instin, qui a construit depuis 20 ans et à travers plus de 200 contributeurs, une œuvre hétérogène disséminée sur de nombreux médias, supports et plateformes. Lui-même issu d'une photographie (le portrait à demi-effacé d'un général du XIXe siècle sur une tombe du cimetière Montparnasse), le collectif Instin a mis en place une stratégie d'occupation de l'espace public (urbain, numérique) reposant notamment sur une identité visuelle très forte, que les membres du collectif s'emploient à propager partout. Publier, partager, diffuser l'image, donc, pour faire collectif. Cette propagation qui encourage fortement les pratiques de réappropriation vient du même coup interroger la notion même de collectif, dont les frontières sont volontairement brouillées : en revenant à son sens premier (rendre public), nous verrons combien l'activité de publication du collectif participe à son réagencement constant.
Bio : Titulaire d'un doctorat en littérature comparée (Université de Montréal) et littérature française (Université Rennes 2), Servanne Monjour est postdoctorante au département de Languages, Literatures and Cultures de l'Université McGill (Montréal) où elle travaille au côté de Stéfan Sinclair. Précédemment en postdoctorat au département des littératures de langue française de l'Université de Montréal, elle a travaillé au sein de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (titulaire Marcello Vitali-Rosati). Elle est auteure du livre Mythologies postphotographiques. L'invention littéraire de l'image numérique, paru en 2018 aux Presses de l'Université de Montréal. Ses travaux portent sur les nouvelles mythologies de l'image à l'ère du numérique et sont donc tout indiqués pour ce colloque. Depuis 2014, elle est coordonnatrice de la revue numérique Sens public.
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« "Make collective": the visual identity of General Instin »
Servanne Monjour, Université McGill
Summary: In this presentation, I would like to question the notion of "images overflow" through the prism of digital sociability, especially the prism of collective movements in contemporary art. By its hypertextual dimension, the web encourages the networking of individuals and marks the return of true collectives, amongst which many chose to embody a single creative figure: we can say, for example (all disciplines taken together), the feminist organisation Guerilla Girls, the writing collective Luther Blissett and Wu-Ming, and the philosopher Pédauque. This fusion of the collective in a single name, a single voice, but also a single face, is both playful and political: it recalls in a way the community strategy of the hacker group Anonymous, and is part of a utopia of the collective in the digital age (Spiro 2012), expressed by sharing models (such as the commons) and by strong activism. My presentation will question this utopia and its action strategies through the study of the visual identity developed by these collectives. I will address more specifically a francophone case study: the Général Instin project, which built over 20 years and through 200 contributors an heterogenous work spread over different medias and platforms. Based on a photograph (the half-erased portrait of a 19th century general taken on a tomb of the Montparnasse cemetery), the Instin collective has put together a public space (urban, digital) occupation strategy that rests on a strong visual identity propagated with nerve by all the members of the collective. Publish, share, propagate the image, so as to make collective. This propagation strongly encourages reappropriation practices and questions at the same time the notion of collective, whose borders are voluntarily blurred: by returning to its first definition (make public), we will see how the publication activity of the collective constantly redefines the collective itself.
Bio: Servanne Monjour received her PhD in comparative literature (Université de Montréal) and French literature (Université Rennes 2). She is a postdoctoral fellow in the department of Languages, Literatures and Cultures at McGill University where she works alongside Stéfan Sinclair. She was previously a postdoctoral fellow in the Department of French Literature and Language at Université de Montréal and she has worked within the Canada Research Chair on Digital Textualities (held by Marcello Vitali-Rosati). She is the author of the books Mythologies postphotographiques and L'invention littéraire de l'image numérique, which was published in 2018 by Presses de l'Université de Montréal. Her work looks at new mythologies of the image in the digital era and is therefore suitable for this event. Since 2014, she coordinates the digital journal Sens public.
13h30-15h : Réminiscences | Recollections
Animation : Fanny Gravel-Patry, Concordia University
« Vie et mort du monument à l’ère des réseaux sociaux : #controverse #commémoration #Canada »
Analays Alvarez Hernandez, Université d’Ottawa
Résumé : Le Cap (Afrique du Sud), printemps 2015 : la statue de Cecil Rhodes est retirée de l’entrée de l’Université du Cap devant les caméras de télévision. L’événement est amplement relayé par les réseaux sociaux et l’Internet. Charlottesville (Virginie, États-Unis), été 2017 : l’annonce du retrait d’une statue du général de la Confédération Robert E. Lee provoque de violents affrontements dans cette ville américaine. Ces événements vont déclencher une série de retraits de monuments confédérés à travers les États-Unis. Les images des statues qui tombent sous l’action des manifestants font le tour de la planète : le débat public autour de ces monuments prend place, se nourrit et s’enflamme alors sur les réseaux sociaux. Les milieux académiques et politiques s’activent : les colloques et symposiums se multiplient et les administrations municipales mettent en place des mécanismes pour répondre à l’avalanche de demandes de retrait de monuments (je songe notamment à la Mayoral Advisory Commission on City art and Markers mise sur pied à New York). Au Canada, les monuments qui véhiculent des idéologies racistes, esclavagistes et génocidaires sont eux aussi sous la loupe de différents groupes et associations, et du gouvernement. Les retraits de la statue d’Edward Cornwallis à Halifax en janvier 2018 et, plus récemment, de la statue de John A. Macdonald à Victoria devraient être suivis de gestes similaires. Dans ma communication, je propose d’examiner l’impact et les répercussions des événements de Charlottesville et du Cap au Canada en tentant de comprendre le rôle joué par les réseaux sociaux sur les actions populaires et institutionnelles qu’on observe sur le sol canadien, et qui visent à « corriger » des représentations du passé qui contreviennent à nos valeurs contemporaines. Mon principal objectif est de parvenir à déterminer si ce phénomène au Canada est dû à la diffusion et au partage massif d’information (tweets, photos, vidéos) sur les déboulonnements des monuments confédérés aux États-Unis et sur le mouvement #RhodesMustFall en Afrique du Sud ; ou s’il est plutôt une conséquence de la mise en œuvre d’une « politique de repentir » institutionnel, qui depuis trois décennies reconnaît des instances spécifiques de violence et d’exclusion qui ont eu lieu par le passé au Canada, et dont le point culminant semble avoir été le 150e de la création de la Confédération canadienne.
Bio : Analays Alvarez Hernandez est historienne de l'art et commissaire d'exposition indépendante. Elle est détentrice d'un baccalauréat en histoire de l'art de l'Universidad de La Habana (2005), ainsi que d'une maîtrise en études des arts (2010) et d'un doctorat en histoire de l'art (2015) de l'Université du Québec à Montréal. Grâce à une formation plurilingue et à une expérience de travail acquise notamment dans les milieux muséaux et académiques, dans des contextes culturels et sociopolitiques variés (Cuba, Canada, France), elle a développé une expertise dans les champs suivants : art public, patrimoines de l'immigration, sociétés postcoloniales. De 2016 à 2018, elle était stagiaire postdoctorale à l'University of Toronto où elle a enseigné l'art public et développé le projet de recherche Ethnocultural Monuments in Canada. Présentement, elle est professeure à temps partiel à l'Université d'Ottawa et membre de la Commission permanente de l'art public de Culture Montréal.
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« Life and death of the monument in the age of social media: #controversy #commemoration #Canada »
Analays Alvarez Hernandez, Université d’Ottawa
Summary: Cape Town (South Africa), Spring 2015: the statue of Cecil Rhodes is removed from the hall of the University of Cape Town in front of television cameras. The event spreads on social media and internet. Charlottesville (Virginia, USA), Summer 2017: the removal of a statue of the confederate general Robert E. Lee is announced and provokes violent conflicts throughout the city. These events start a series of removals of confederate monuments across the United States. The images of the statues falling from the actions of the activists go worldwide: the public debate surrounding these monuments nourishes itself from social media and grows from it. Academic and political spheres activate themselves: colloquiums and symposiums multiply, city administrations put mechanisms in place to answer the wave of demands for statue removals (I think for example of New York and its Mayoral Advisory Commission on City art and Markers). In Canada, monuments promoting racist or genocidal ideologies are also under the microscope of different groups and associations, including the government. The removals of the Edward Cornwallis statue in Halifax in January 2018 and of the John A. Macdonald statue in Victoria will certainly be followed by similar gestures. In this presentation, I propose to examine the impact and repercussions of the events of Charlottesville and Cape Town on those in Canada in order to understand the role played by social media in popular and institutional actions observed on Canadian soil, actions that aim for a « correction » of the representations of the past that go against our contemporary values. My principal objective is to determine whether this phenomenon is due in Canada to the massive sharing of information (tweets, pictures, videos) concerning the removal of confederate monuments in the United States or the movement #RhodesMustFall in South Africa ; or if it is rather a consequence of the implementation of an institutional « repentance policy », which for three decades has recognized specific occurrences of violence and exclusion in Canada’s past, and which reached a peak during the 150th anniversary of the Canadian Confederation.
Bio : Analays Alvarez Hernandez is an art historian and an independent exhibition curator. She completed a B.A in art history at Universidad de La Habana (2005), a master’s degree in art studies (2010) and received a PhD in art history (2015) at Université du Québec à Montréal. Thanks to a multilingual formation and a work experience gained in museums and varied academic, cultural and sociopolitical contexts (Cuba, Canada, France), she developed an expertise in these fields: public art, immigration heritage, postcolonial societies. From 2016 to 2018, she was a postdoctoral intern at the University of Toronto where she taught public art and developed the research project Ethnocultural Monuments in Canada. At this moment, she is a part time professor at the University of Ottawa and is a member of the Commission permanente de l'art public of Culture Montréal.
« L’art public à l’âge de l’artivisme : le cas de la commémoration queer »
Martin Zebracki, University of Leeds
Résumé : Cette présentation interroge la politique numérique des pratiques d’art public à partir du point de vue unique de l’activisme entourant les mémoriaux queer, c’est-à-dire le travail artistique dédié aux vies des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles ou transgenres (LGBT). L’activisme autour des droits LGBT a été abordé au travers de pratiques créatives à la fois sollicitées et spontanées qui sont supportées par les médias sociaux et qui commémorent notamment l’histoire LGBT et les victimes de la violence anti-LGBT. Néanmoins, les débats controversés à propos des lieux, des thèmes, des symbolismes, du design et de l’existence même des mémoriaux queer s’intensifient. Cette présentation étudie le bilan critique de l’artivisme numérique queer ainsi que ses contrecoups, en portant un regard empirique sur : Gay Liberation Monument (New York), Homo Monument (Amsterdam), et, en tant qu’exemple d’échec, Tęcza (Varsovie), une structure arc-en-ciel détruite par l’opposition d’extrême droite – trois œuvres qui sont les trois études de cas de Queer Memorials: International Comparative Perspectives on Sexual Diversity and Social Inclusivity https://www.queermemorials.org, fondée par le Arts and Humanities Research Council du Royaume-Uni. Cette présentation scrute le rôle crucial du numérique dans la façon dont les mémoriaux queer articulent des communautés, mais qui simultanément luttent pour leur survie au sein et au-delà des populations LGBT. La communication explique que les mémoriaux queer, en suivant les intentions originales de l’artiste et le contenu original de l’œuvre, peuvent promouvoir la diversité sexuelle et les espaces publics inclusifs. Toutefois, elle analyse surtout les « après-vies » entremêlées des mémoriaux queer au sein de leur contexte virtuel-actuel hybride. Comment leur site d’origine, leur imagerie et leurs publics ont-ils circulé et évolué à travers un espace-temps numériquement médié de façon à ce qu’ils aient pu rencontrer de nouvelles formes intentionnelles et non intentionnelles de discours et de pratiques d’inclusion et d’exclusion ? Quels sont les usages et mésusages politiques des mémoriaux queer et quelles sont les politiques LGBT de visibilité et d’invisibilité, de reconnaissance et de méconnaissance qui en découlent ? Enfin, comment l’artivisme et l’anti-artivisme – construits au cœur de prises de position (sexuelles) et de questions de pouvoir et de lieu – peuvent-ils être compris au sein d’un schéma holistique de l’art public à l’ère du numérique ?
Bio : Dr Martin Zebracki est professeur agrégé en Critical Human Geography à l'Université de Leeds. Il a publié sur les liens entre la géographie de l'art public, la citoyenneté (queer), la culture numérique et les processus d'inclusion et d'exclusion sociale. Il a dirigé plusieurs ouvrages dont Public Art Encounters: Art, Space and Identity (2017) et The Everyday Practice of Public Art: Art, Space, and Social Inclusion (2016). Il prépare actuellement une monographie sur la médiation numérique de l'art public. Zebracki est aussi membre du Comité éditorial de la revue scientifique Public Art Dialogue.
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« Public Art in the Age of Digital Artivism: The Case of Queer Memorialisation »
Martin Zebracki, University of Leeds
Summary: This invited talk interrogates the digitally networked politics of public-art practices from the unique perspective of activism around queer memorials: artistic work dedicated to the lives of lesbian, gay, bisexual and transgender (LGBT) people. LGBT equal rights activism has been increasingly attended by both solicited and do-it-yourself creative practices that are mobilised/supported through social media to notably commemorate LGBT history and victims of anti-LGBT violence. Nevertheless, controversial debates are intensifying about the location, design, theme and symbolisms of queer memorials, or about their very existence. This talk takes critical stock of queer digital artivism, and its backlashes, with empirical emphases on: the Gay Liberation Monument (NYC), Homo Monument (Amsterdam), and, as case of failure, Tęcza (Warsaw), a rainbow-coloured structure destroyed in light of far-right opposition – which are the three project case studies of Queer Memorials: International Comparative Perspectives on Sexual Diversity and Social Inclusivity https://www.queermemorials.org, funded by the Arts and Humanities Research Council, UK. This talk scrutinises the crucial role of the digital in how queer memorials may simultaneously articulate sources of community building and struggle within and beyond LGBT populations. It argues how queer memorials, following the artist’s original intent and the artwork’s original content, may promote sexual diversity and inclusive public spaces. Yet, the talk particularly analyses the entangled ‘afterlives’ of queer memorials within hybrid, virtual-actual contexts. How are their original sites, imageries and publics circulated and mutated, or ‘hijacked’, through digitally mediated space and time in such a way that they might encounter new (un)intentional forms of social inclusionary/exclusionary discourses and practices? Hence, what are perceived politicised (mis)uses of queer memorials and their ensuing politics of LGBT (in)visibility and (mis)recognition? Then, how can (anti-)artivism – structured at the nexus of (sexual) positionality, power and place – be understood within the holistic scheme of public art in the digital age?
Bio: Dr Martin Zebracki is an associate professor of Critical Human Geography at Leeds University. He has worked on the links between geography and public art practice, (queer) citizenship, digital culture and processes of social inclusion and exclusion. He edited several books such as Public Art Encounters: Art, Space and Identity (2017) and The Everyday Practice of Public Art: Art, Space, and Social Inclusion (2016). He is preparing at this moment a book about the digital mediation of public art. Zebracki is also a member of the editorial board of the scientific journal Public Art Dialogue.
« Du papier à la plage et de la plage au web : Jelly Mould Pavilion (2010/2017) de Lubaina Himid »
Julia Skelly, McGill University
Résumé : L’artiste de la diaspora africaine Lubaina Himid est préoccupée par les façons dont les monuments situés dans les espaces publics construisent et concrétisent l’histoire. Himid, qui est née à Zanzibar et qui réside maintenant au Royaume-Uni, a créé un éventail d’œuvres d’art qui traitent des héritages de l’esclavage et des histoires officielles britanniques qui effacent la souffrance des individus africains. Dans l’installation Naming the Money (2004), Himid met en scène des figures d’esclaves des cours royales de l’Europe du XVIIIe siècle qui sont anonymes dans les livres d’histoire, le titre soulignant le fait que dans le contexte esclavagiste, les hommes et femmes africains n’étaient pas des humains, mais du bétail, ou plus précisément une commodité (ou de l’argent). Cette présentation adressera principalement Jelly Mould Pavilion, d’Himid, qui était à l’origine une collaboration avec le Liverpool Museums Service (2010). Ce projet imaginait une compétition entre des architectes africains afin de commémorer les contributions des membres de la diaspora africaine à la ville de Liverpool. Une grande version de Jelly Mould Pavilion a finalement été construite en 2017. Le pavillon est situé sur la plage de la ville portuaire de Folkestone. Je discuterai des significations changeantes de Jelly Mould Pavilion alors qu’elle passe de compétition imaginaire à œuvre d’art publique in situ, et j’aborderai finalement les façons dont le pavillon a circulé depuis 2017 en tant qu’image numérique, particulièrement depuis qu’Himid a reçu le prix Turner.
Bio : Dr. Julia Skelly enseigne au Department of Art History and Communication Studies à l’Université McGill. Ses champs de spécialisation incluent la culture visuelle de la dépendance et de l’excès, l’art global contemporain, les textiles et l’histoire de l’art féministe. Skelly est l’auteure de Wasted Looks: Addiction and British Visual Culture, 1751-1919 (Ashgate, 2014) et de Radical Decadence: Excess in Contemporary Feminist Textiles and Craft (Bloomsbury Academic, 2017). Son projet actuel de livre s’intitule Skin Crafts: Affect, Violence and Materiality in Global Contemporary Art (sous contrat avec Bloomsbury Academic). En avril dernier, Skelly faisait partie du groupe de recherche “Excess between Materiality and Irrepresentability” à la Photothek des Kunsthistorischen Instituts in Florenz—Max-Planck-Institut à Florence, Italie.
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« From Paper to Beach to Web: Lubaina Himid’s Jelly Mould Pavilion (2010/2017) »
Julia Skelly, McGill University
Summary: African diasporic artist Lubaina Himid is concerned with the ways that monuments in public spaces construct and concretize history. Himid, who was born in Zanzibar and now lives and works in Britain, has created a range of works dealing with the legacies of slavery and the official histories of Britain that erase the suffering of African individuals. In Naming the Money (2004), Himid created an installation of slave figures from the royal courts of eighteenth-century Europe who would have gone unnamed in the history books, the title underscoring the fact that within the context of slavery, African men and women were not humans but chattel, or more specifically commodities and therefore (sources of) money. This paper will focus primarily on Himid’s Jelly Mould Pavilion, which was originally a collaboration with the Liverpool Museums Service (2010). The project imagined a competition between African architects to commemorate the contributions of people of the African diaspora to Liverpool. A large version of the Jelly Mould Pavilion was finally built in 2017. The pavilion is situated on the beach in the port-town of Folkestone. I will discuss the shifting significations of the Jelly Mould Pavilion as it transitioned from an imagined competition to an in situ work of public art, and I will ultimately address the ways the pavilion has circulated since 2017 as a digital image, particularly now that Himid has been awarded the Turner Prize.
Bio: Dr. Julia Skelly teaches in the Department of Art History and Communication Studies at McGill University. Her areas of specialization include the visual culture of addiction, excess, global contemporary art, textiles and feminist art history. Skelly is the author of Wasted Looks: Addiction and British Visual Culture, 1751-1919 (Ashgate, 2014) and Radical Decadence: Excess in Contemporary Feminist Textiles and Craft (Bloomsbury Academic, 2017). Her current book project is entitled Skin Crafts: Affect, Violence and Materiality in Global Contemporary Art (under contract with Bloomsbury Academic). This last April, Skelly was a part of the research group “Excess between Materiality and Irrepresentability” at the Photothek des Kunsthistorischen Instituts in Florenz—Max-Planck-Institut in Florence, Italy.
15h30-17h L’image des villes | Image(s) of the City
Animation : Michelle Bélanger, Université Laval, professionnelle de recherche
« L’illumination du pont Jacques-Cartier : miroir et icône de Montréal ? »
Josianne Poirier, Université de Montréal
Résumé : Le 17 mai 2017 avait lieu l’inauguration de Connexions vivantes, la mise en lumière spectaculaire du pont Jacques-Cartier. L’intervention esthétique était alors promue comme un reflet de la créativité et de la vitalité montréalaises notamment en raison de son recours aux données de la ville intelligente et numérique. Enthousiaste, le maire de l’époque, Denis Coderre, avait déclaré : « Le pont Jacques-Cartier, ça va être notre tour Eiffel, ça va être notre signature qui va avoir un impact extraordinaire partout dans le monde! »
Dans le cadre de cette présentation, j’examinerai les interactions entre Connexions vivantes et l’image de Montréal. Plus particulièrement, j’interrogerai la proposition que cette illumination monumentale soit à la fois un miroir et une icône de la ville. Après avoir présenté brièvement le dispositif et son fonctionnement, je démontrerai d’abord comment les chorégraphies lumineuses qu’il génère participent à transfigurer une approche quantitative et technique du réel où les dimensions politique, sociale et affective de l’expérience urbaine sont laissées de côté. J’insisterai également sur l’image artificiellement homogène de Montréal et de ses habitant·e·s qui en résulte. Puis, je m’attarderai à la circulation des photographies du pont Jacques-Cartier illuminé et à leur importance pour son « devenir icône », de même qu’à ce qui est révélé par le décalage entre la visibilité de ces représentations et la visibilité in situ du scintillement des DEL.
Bio : En novembre 2018, Josianne Poirier a soutenu à l’Université de Montréal une thèse en histoire de l’art intitulée Montréal fantasmagorique : illuminations monumentales et récits de ville au début du XXIe siècle. Elle publie dans diverses revues traitant d’art et de culture, dont Espace art actuel et Tristesse, et collabore régulièrement avec des centres d’artistes montréalais pour la rédaction de textes. Depuis 2014, elle agit comme experte en arts visuels pour la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement du gouvernement du Québec.
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« Illumination of Jacques Cartier Bridge : mirror and icon of Montreal ? »
Josianne Poirier, Université de Montréal
Summary: May 17, 2017 was the inauguration of Living Connexions, the spectacular lighting of Jacques Cartier Bridge. The aesthetic intervention was then promoted as a reflection of Montreal’s creativity and vitality, especially due to the use of the city’s digital data. Enthusiastic, the then mayor of Montreal, Denis Coderre, declared: « The Jacques Cartier Bridge will be our Eiffel Tower, our signature, bound to have an impact on the rest of the world! »
In this presentation, I will examine the interactions between Living Connexions and the image of Montreal. Specifically, I will question the proposition that this monumental illumination is at the same time a mirror and an icon of the city. After briefly describing the display, I will first show how the light choreographies generated by it transfigure a quantitative and technical approach of the real world where political, social and affective spheres of the urban experience are set aside. I will also insist on the artificially homogenous image of Montreal and its inhabitants that is produced by the display. I will finally address the circulation of photographs that show an illuminated Jacques Cartier Bridge and their importance in its « becoming icon », as well as what is revealed by the discrepancy between the visibility of these representations and the actual visibility in situ of the LED flickers.
Bio: Josianne Poirier defended in November 2018 a thesis in Art history at Université de Montréal titled Montréal fantasmagorique: illuminations monumentales et récits de ville au début du XXIe siècle. She published in several journals specialized in art and culture, including Espace art actuel and Tristesse, and she regularly teams up with Montreal artists centers to write articles. Since 2014, she acts as a visual arts expert for the application of the Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement (Arts integration policy) of the Quebec Government.
« The city is in the eye of the beholder. The World’s Eyes et la question des données publiques. »
Enrico Agostini-Marchese, Université de Montréal
Résumé : Situé au croisement de plusieurs disciplines — design de l’information, informatique, sociologie, architecture, urbanisme et art —, The World’s Eyes // Los ojos del mundo pourrait être défini comme une œuvre d’art théorique de l’urbanisme numérique. Ce projet, conçu par Fabien Girardin dans le cadre de ses études au Senseable City Lab du MIT, dirigé par l’architecte Carlo Ratti, a été en fait exposé au musée du Design de Barcelone en 2008. Dans cette œuvre, Girardin tire profit de la structure ouverte — publique ? — de Flickr pour construire une visualisation cartographique des photos de plusieurs villes (Florence, New York, Barcelone et Rome) — prises à la fois par les touristes et par les habitants et partagées publiquement par l’intermédiaire de la plateforme de diffusion de photos — afin de découvrir les différentes typologies de mobilité citadine, mesurer leur impact sur l’aménagement de la ville et affiner des outils et des stratégies pour la gestion urbaine quotidienne. En prenant comme point de départ le projet The World’s Eyes // Los ojos del mundo, mon intervention vise à interroger les différentes relations qui ont lieu aujourd’hui entre images (numériques), villes (numériques) — ou smart cities — et données numériques : comment la culture du partage et du libre-accès typique de notre ère numérique affecte la production, la diffusion et la légitimation des contenus générés par les usagers dans le cas des images et des photos d’une ville ? Quel futur pour les villes intelligentes à l’époque où les entreprises privées sont les géants de la gestion des données ?
Bio : Enrico Agostini Marchese est étudiant au doctorat à l'Université de Montréal. Après des études esthétiques sur le statut de l'image dans la littérature et la philosophie du XXe siècle, ses recherches actuelles portent sur la production et la structuration de l'imaginaire spatial dans la littérature numérique contemporaine. Son expérience dans les humanités numériques en fait un participant tout indiqué pour le colloque. Il est membre de la CRC sur les écritures numériques, du CRIHN, de Figura et de la société internationale pour les études intermédiales. Il a publié, en 2015, Atlante di disorientamento. Un profilo di Gerhard Richter et plusieurs articles portant sur le rapport entre numérique, espace et littérature.
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« The city is in the eye of the beholder. The World’s Eyes and the question of public data »
Enrico Agostini-Marchese, Université de Montréal
Summary: Located at the crossroads of several disciplines — information design, computer sciences, sociology, architecture, urbanism and art —, The World’s Eyes // Los ojos del mundo could be defined as a theoretical and digital urbanism work of art. This project, conceived by Fabien Girardin in his time studying at the MIT Senseable City Lab, directed by the architect Carlo Ratti, was exhibited at the Design Museum of Barcelona in 2008. In this work of art, Girardin takes advantage of the open — public? — structure of Flickr to build a mapped visualization of the photographs of several cities (Florence, New York, Barcelona and Rome) — taken by tourists and locals alike and shared publicly through the platform — in order to discover the different modalities of urban mobility, to measure their impact on the layout of the city and to refine the tools and strategies of day-to-day urban planning. Taking The World’s Eyes // Los ojos del mundo as a starting point, my presentation questions the different relations that take place today between digital images, digital cities— or smart cities — and digital data: how does a sharing culture of open access typical of our digital age affects the production, the circulation and the legitimation of user generated content in the case of city pictures? What future is there for smart cities in an age where private enterprises control data management?
Bio: Enrico Agostini Marchese is a PhD student at Université de Montréal. After aesthetic studies on the place of the image in 20th century literature and philosophy, his actual research concerns the construction of mental and spatial conceptions in contemporary digital literature. His experience in digital humanities makes him an appropriate contributor to this event. He is a member of the Canadian Research Chair on Digital Textualities, of the CRIHN, of Figura and of the International Society of Intermedial Studies. In 2015 he published Atlante di disorientamento. Un profilo di Gerhard Richter and many articles concerning the link between digital medias, space and literature.
« L’art de l’instant, la mobilité des images de l’éternel : une étude de l’art d’explosion de Cai Guo-Qiang »
Xuan Zhao, Université d’Ottawa
Résumé : Quand l’explosion pyrotechnique est utilisée dans l’art public, quels changements apporte-t-elle aux images des villes ? Comment cette forme d’art éphémère co-fonctionne avec les réseaux médiatiques en transformant les images entre œuvres et acteurs, entre espace public urbain et cyberespace, entre la visibilité et l’invisibilité, en nous conduisant aux valeurs artistiques variées et durables ?
Dans notre communication, nous nous concentrons à l’art public de Cai Guo-Qiang. C’est un artiste d’origine chinoise avec la réputation internationale. En traversant ses spectacles époustouflants des feux d’artifice au-dessus des villes ou des monuments symboles, nous chercherons à suivre la route des mouvements multi-variantes des images à l’espace urbain. Nous croyons que le spectacle d’explosion est un commencement des échanges et des créations des valeurs, comme le bigbang qui conduit l’expansion d l’univers.
En 2013 à la ville de Paris, Cai a organisé un grand événement d’explosion intitulé One Night Stand (Aventure d’un soir): Explosion Event for Nuit Blanche. C’était une invitation non seulement aux parisiens mais aussi au monde entier à s’immerger dans l’ambiance amoureuse, passionnante et unique de la ville. Pendant l’événement, 50 couples d’amoureux étaient invités à prendre les bateaux-mouches équipés avec les tentes sur la Seine, pour passer une nuit d’amour ouverte au public… Tout événement était réalisé par plusieurs acteurs : l’artiste et son groupe, l’organisateur et le gouvernement de la ville, les couples d’amoureux, les spectatrices/spectateurs, les multimédias, les internautes, etc.
Dans notre analyse, l’importance des multimédias sera soulignée en raison de leur fonction d’enregistrement en complémentarité avec l’œuvre d’art éphémère. Puisque les feux d’artifice sont de courte durée, chaque spectateur prend sa position de regard unique et stable. Leurs photographies présentent donc des images uniques des différentes visions des œuvres. Ainsi, les images des villes sont transférées, complétées, discutées et reconstruites au cyberespace. De plus, la position de tête levée des spectateurs représente peut-être une aspiration, une réflexion, un consensus en valeurs urbaines ou à l’inverse, une attitude rebelle…
Bio : Xuan Zhao est étudiante au doctorat en lettres françaises à l’Université d’Ottawa depuis 2016. Ses recherches se concentrent sur l’écriture transculturelle francophone en fonction des points de vue philosophique, sociologique et linguistique. Passionnée de langue française, elle a commencé ses études universitaires à l’Université de Lanzhou en Chine, là où elle a obtenu un baccalauréat en langue française. Elle a poursuivi ses études en lettres françaises à l’Université d’Ottawa au niveau de la maîtrise. Elle enseigne le français comme langue seconde depuis 2018.
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« Instant art and the mobility of eternal images: a study of Cai Guo-Qiang’s explosion art »
Xuan Zhao, University of Ottawa
Summary: When pyrotechnic explosions are used in public art, what changes do they bring to the images of cities? How does this ephemeral form of art work with media networks in transforming the images into works of art and into actors, with urban public space and cyberspace, with visibility and invisibility, driving us to varied and durable artistic values?
In this presentation, we will specifically study the public art of Cai Guo-Qiang, a Chinese artist with an international reputation. By looking at his fireworks spectacles and at his symbolic monuments, we will try to follow the varying movements of urban space images. We believe that the explosion spectacle is the beginning of the exchange and creation of values and ideas, such as the big bang who expanded the universe.
In 2013 in Paris, Cai organized a huge explosion event titled One Night Stand: Explosion Event for Nuit Blanche. It was an invitation to Parisians, but also to the whole world, to immerse themselves in the unique and passionate atmosphere of the city. During the event, 50 couples were invited to spend a night on the Seine in riverboats equipped with tents. The whole event was organised by the artist and other actors: his team, the curator, the municipal authorities, the couples, the viewers in situ, the web viewers, etc.
In our analysis, the importance of medias will be underlined due to their recording role, as they complement the ephemeral work of art. Since fireworks are short lived, each viewer has a stable and unique point of view. Their photographs then present different aspects of the event. This way, city images are transferred, completed, discussed and reconstructed in the cyberspace. Moreover, the upwards position of the viewers’ heads can perhaps represent an aspiration, a reflection, a shared set of urban values or conversely, a rebel attitude…
Bio: Xuan Zhao is a PhD student of French at the University of Ottawa since 2016. Her research focusses on transcultural French writing in terms of philosophy, sociology and linguistics. A French language enthusiast, she first started her academic studies at Lanzhou University in China, where she obtained her B.A. in French. She then obtained her master’s degree in French at the University of Ottawa. She teaches French as a second language since 2018.