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Journée d'étude : Cartographies actuelles enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques

Cartothèque de l’UQAM, Bibliothèque centrale, local A-M350

Sous la direction de Christina Contandriopoulos et Suzanne Paquet


Proposition

Depuis les années 2000, les technologies de géolocalisation PPS et les systèmes d’information géographique (SIG) sont devenus accessibles aux civils par le biais d’applications téléphoniques. À ces outils s’ajoutent les systèmes de visualisation de la Terre, comme google earth et google map mis à jour « en temps réel » et qui confluent cartographie et vision exacte depuis l’espace. Dans ce contexte, il apparaît nécessaire d’encourager à penser la carte comme une œuvre technologique mais aussi comme un objet esthétique et symbolique. Le géographe Henri Desbois rappelle « La fascination qu’exerce Google Earth doit au moins autant à la démonstration technique qu’au spectacle du monde (…) Toute carte est un double spectacle : celui du territoire représenté, et celui des moyens mis en œuvre pour produire cette représentation »[1]. Le rôle de la cartographie ne se limite pas à représenter une image réduite de la réalité. À l’ère du numérique, les pratiques cartographiques prolifèrent, illustrant la complexité grandissante des rapports entre identité et territoire.

Ce dossier spécial invite à réfléchir à la cartographie actuelle selon deux axes principaux. Le premier axe invite des études de cas qui font valoir « l’impulsion cartographique »[2] dans l’art actuel avec différentes formes de pratiques cartographiques. Différents formats pourront être abordés tel que le glitch, la modélisation 3d, l’art vidéo, la cartographie participative, l’atlas, les wikimaps et égomaps, le jeu vidéo et les travellings. Ces modalités pourraient permettre de contextualiser et de problématiser différents types de rapports identitaires entre les collectivités et le territoire. Cet axe regroupe aussi des recherches qui analyse l’impact de ces pratiques émergentes sur le statut de l’œuvre et de l’artiste en lien avec l’accroissement de collectifs interdisciplinaires dont la pratique intègre une forte dimension technologique.

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Le deuxième axe plus théorique peut être envisagé d’un point de vue historiographique pour faire valoir des réflexions critiques sur l’histoire et les théories de la cartographie. Enfin, cet axe invite aussi à réfléchir à l’impact épistémologique des nouvelles méthodologies de géo-référencement sur d’autres disciplines, en particulier pour les études littéraires, l’histoire de l’art et de l’architecture.


[1] Desbois H., « La carte et le territoire à l’ère numérique », Socio., 2015, p.40

[2] Emprunté par Gilles Palsky à S. Alpers, qui les applique à l’art flamand du XVIIe siècle. Alpers, S. (1990), L’art de dépeindre. La peinture hollandaise au XVIIe siècle, Paris, Gallimard, 1re éd. : Chicago, 1983. ; Palsky, Gilles, « Cartographie participative, cartographie indisciplinée », dans L'Information géographique , 2013/4 Vol. 77, p.10


Programme préliminaire :

9h00 Mot d’ouverture : Suzanne Paquet

9h15 Alessandra Ponte, conférence d’honneur,

Clair de Terre: Paris 1900

10h15 Lena Krause

Créer un atlas numérique de l’architecture publique en France (1795-1840)

11h00 Christina Contandriopoulos

La preuve par le territoire : les plans rétrospectifs de Paris (1820-1870)

11h45 Animation par Luca Larochelle

Étude de cas : Queering the map

12h30 Diner

13h30 Christelle Proulx et Enrico Agostini Marchese

Cartographier les internets. Atlas et diagrammatique critique de l’espace numérique

14h15 Vir Andres Hera

« How not to be seen : le seuil de visibilité dans l’œuvre d’Hito Steyerl »

15h00 Gabrielle Marcoux

Autochtoniser la grammaire cartographique dominante : multiplicité et souveraineté(s) des voix

15h45 David Allard

SIG et dessin : dialogue technologique à travers la carte-outil en design

16h00 Discussion


PARTICIPANTS (par ordre alphabétique)

Enrico Agostini Marchese est étudiant au doctorat à l’Université de Montréal. Après des études esthétiques sur le statut de l’image dans la littérature et la philosophie du XXe siècle, ses recherches actuelles portent sur la production et la structuration de l’imaginaire spatial dans la littérature numérique contemporaine. Il est membre de la CRC sur les écritures numériques, du CRIHN, de Figura et de la société internationale pour les études intermédiales. Il a publié, en 2015, Atlante di disorientamento. Un profilo di Gerhard Richter et plusieurs articles portant sur le rapport entre numérique, espace et littérature.

Vir Andres Hera

(À venir)

Christina Contandriopoulos est professeure au département d’histoire de l’art de l’UQAM. Ses recherches et son enseignement portent sur l’histoire de l’architecture et des villes au 19e siècle, l’utopie et les techniques de représentation du territoire. Elle a dirigé l’anthologie Architectural Theory 1871-2005 (avec H. F. Mallgrave, Blackwell-Wiley, 2008) et le Companion to 19th-C. Architecture (avec M. Bressani, Wiley, 2017). Elle fait aussi partie du Réseau Art et Architecture du 19e siècle (https://raa19.com).

Lena Krause achève une maitrise en histoire de l'art à l'Université de Montréal. De son bac en histoire de l’art et en informatique pour les sciences humaines à l’Université de Genève découlent ses intérêts de recherche, particulièrement autour de la place du numérique en histoire de l'art. Son mémoire, sous la direction d’Emmanuel Château-Dutier, consiste en la création d’un Atlas numérique de l'architecture publique en France (1795 - 1840). Elle fait partie de la chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques et du groupe de recherche Art+site. Au sein de ce dernier, elle mène un projet collaboratif né sous son initiative, le développement d'une application mobile invitant à découvrir l'art public de la Ville de Montréal, MONA.

Lucas LaRochelle is a multidisciplinary designer and researcher examining queerness, technology, and architecture. Their practice spans graphic design, digital media, costume design and wearable technology – employing these mediums as a means of exploring the interactions between the (queer) body, technology and cyber/physical space. They are invested in using their work as a tool to both critique contemporary culture and explore tangible alternatives. They are the founder of Queering The Map, a community generated counter-mapping project that archives queer moments, memories, and histories in relation to physical space. Queering The Map received an Honorary Mention for the 2018 Prix Ars Electronica. Their work has been written about and featured by CityLab, Broadly, CBC Arts, AIGA Eye On Design, I-D, Paper, Autostraddle, INTO, Yorokobu, Archer, Numerama, Zeit, Projeto Colabora, and Project Myopia amongst others.

Gabrielle Marcoux est candidate au doctorat en histoire de l'art à l'Université de Montréal. Elle participe de 2012 à 2016 au projet de recherche « Enjeux stratégiques et esthétiques de l’art autochtone au Québec. Zacharie Vincent (1815-1886) et ses héritiers », subventionné par le CRSH et dirigé par Louise Vigneault. En 2017, elle est co-commissaire et co-organisatrice du projet multidisciplinaire (exposition, soirée littéraire et colloque) intitulé Je suis île / I am Turtle : Voix autochtones en représentation dans l’espace urbain/ Indigenous Voices and Representations in Urban Spaces, présenté au Carrefour des arts et des sciences de l’Université de Montréal. À l’été 2018, elle participe pour une troisième année à la co-organisation du colloque international Regards autochtones sur les Amériques, présenté dans le cadre du Festival Présence autochtone de Montréal.

Alessandra Ponte est professeure titulaire à l’École d’architecture de l’Université de Montréal. Elle a également enseigné à l’École d’architecture de l’Université de Princeton, à l’Université de Cornell, à l’Institut Pratt, Brooklyn, à l’ETH de Zurich, ainsi qu’à l’Institut Universitaire d’Architecture de Venise. Elle a été professeure associée au School of Design of Built Environment and Engineering, Queensland University of Technology (Australie). Elle a enseigné des ateliers en collaboration avec l'AA School London et l'Université catholique de Santiago au Chili et des séminaires à l'Université du Costa Rica, et à l’École d’architecture de Alghero. Depuis 2008, elle est responsable de la conception et de l’organisation du Séminaire Phyllis Lambert, événement annuel (biannuel depuis 2016) sur les thèmes du paysage et de l’architecture. Elle a aussi été commissaire de l’exposition Environnement Total : Montréal 1965-1975 (Centre Canadien d’Architecture, Montréal, 2009). En outre, elle a collaboré (avec Laurent Stadler et Thomas Weaver) à la préparation de l’exposition et du catalogue God & Co: François Dallegret, Beyond the Bubble (Architectural Association School of Architecture, Londres, 2011; ETH, Zurich 2012, Paris-Malaquais, 2012, McMaster Museum of Art, Hamilton, Ontario, 2014). Elle a publié une collection d’essais sur les paysages extrêmes de l’Amérique du Nord intitulé, The House of Light and Entropy (London : AA Publications, 2014). Elle a collaboré aux projets pour le Pavillon canadien d’architecture de la Biennale de Venise en 2014, Arctic Adaptations, et en 2016, Extraction.

Suzanne Paquet est la chercheure principale du projet Art et Site, elle est professeure et directrice du département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal. Ses recherches portent sur la circulation des images et sur l’inscription de certains types d’art – art environnemental, art public et photographie plus particulièrement – dans la production de l’espace contemporain.

Christelle Proulx est candidate au doctorat en histoire de l’art à l’Université de Montréal. Soutenues par le CRSH, ses recherches portent principalement sur la culture numérique et visuelle contemporaine. Son projet de thèse tente de cerner la perspective photographique qui anime les aspirations utopiques des principales plateformes et technologies du web actuel.